Sur un plateau pensé comme un instrument de musique, trois danseurs et un musicien composent une partition chorégraphique et musicale de l’instant. Les uns bougent, dansent, marchent, l’autre sélectionne, enregistre et module les sons. Sculptée et diffusée en direct, cette matière brute sonore devient une trame musicale guidant les interprètes vers d’autres mouvements qui génèrent à leur tour de nouveaux bruits… Suivant l’idée qu’il n’y a pas de musique sans son et pas de sons sans geste, Romain Bertet fait du plateau un espace évolutif et sinesthésique où le corps, le bruit, la scénographie entrent en relation, s’influencent et se transforment dans une boucle infinie.

Danseur, chorégraphe et directeur de la compagnie l’Œil ivre, Romain Bertet a commencé son travail chorégraphique en mettant le corps dans des activités autres que la danse. Hors des règles de composition propres au mouvement, l’interprète s’appuie sur des matières concrètes pour construire un imaginaire et des situations nouvelles, sur un plateau qui ne se limite pas un tapis de danse et aux trois murs qui l’entourent : construit uniquement à partir d’argile dans De là-bas, espace hyper sonorisé pour Ecouter Voir, Un cas fort singulier ou Acte 3, il deviendra un espace construit seulement à partir de bougies dans Seine Auge ist blau (performance en projet).