« Mettre en lumière l’éventualité d’un espace de paix et de quiétude, c’est ce dont il est question dans Pacific Square. Pensée comme une aire de jeux mettant l’équilibre et la notion de fraternité à l’épreuve, cette pièce s‘articule autour du parti pris de confronter mon univers chorégraphique à celui d’un roller dancer. Sur une surface carrée en parquet de 6x6m, deux comparses entament un dialogue chorégraphique. Leur corps s’entremêlent et les moyens de locomotion déployés relèvent souvent du défi à l’instar des chantiers technologiques et scientifiques des ingénieurs les plus ambitieux. Dans Pacific Square, ce ne sont pas deux scientifiques mais deux rêveurs qui redessinent leur futur. Redéfinir les espaces et recréer un monde sur mesure, atteindre d’autres endroits physiquement et symboliquement, c’est ce qui m’intéresse.

Si je ne porte pas de patins contrairement à mon partenaire, nous sommes tous les deux soumis à l’inertie de ses rollers. Il y a donc la contrainte de mettre en jeu l’équilibre et la technique propre à cette discipline, une hybridation du geste qui a pris racine dès les premières étapes de création. Si la danse est résolument contemporaine, ce duo est d’influence hip-hop quoique circasienne. Quoiqu’il en soit, cette création est habitée par la volonté d’aller au delà des conventions. A la manière d’un pas de deux revisité, des séquences basées sur des jeux d’interdépendance et des portés aussi farfelus les uns que les autres se dessinent en décalage avec l’apparition d’images fortes, une approche permettant de toucher à l’humain et à la société en contournant l’usage d’un ton grave. Frôler, provoquer, s’agripper… cette réthorique de l’action servira la recherche chorégraphique et l’univers de cette pièce dont l’intention motrice est de faire écho à notre ère bouillonnante tout en portant un regard sur les grandes avancées humaines de notre temps. »​  Adel El shafey

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